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leur fortune, à leur liberté. Cicéron est le héros par excellence de la nation porte-toge, et les bourgeois tels que nous, fils de bourgeois, quand ils ont bien considéré le général d’armée, au bruit des fanfares, et sur les hauteurs du char triomphal, ne sont pas fâchés de saluer, dans un cercle à la fois plus modeste et plus voisin de tout le monde, un philosophe, un orateur, un simple écrivain, défenseur du droit vulgaire, ami des lois naturelles, le protecteur désintéressé des petites causes, l’intrépide accusateur des grands crimes, et des coupables fameux. Voilà pourquoi nous aimons cet homme admirable, et dans sa vie et dans sa mort. Il est appelé l’Orateur, tout simplement, par les honnêtes gens, qui le veulent traiter en toute reconnaissance, en tout respect.

Ce héros du courage civil, honneur de toutes les tribunes, exemple austère des plus célèbres et plus honnêtes avocats de ce bas monde, était né pour l’éloquence, et de très-bonne heure il en avait deviné tous les secrets. L’éloquence fut toute son ambition,