2 rondeaux. Nous y avons ajouté le fac-similé, reproduit par rhéliogravure de M. Du jardin, d’une quittance signée de la main même de Deschamps, et scellée de son scel ; cette quittance se trouve à la Bibliothèque nationale.
Eustache Deschamps, dont nous raconterons la vie à l’aide de ses œuvres et des documents que nous aurons pu rassembler dans un volume supplémentaire, lorsque notre édition sera achevée, a été un personnage sinon considérable, au moins important dans toute la seconde moitié du xive siècle et le premier quart du xve : c’était un chevalier clerc, assez entendu en armes, et souvent mêlé aux gens de guerre, ce qui donne beaucoup de valeur à ses descriptions et à ses renseignements archéologiques. Il fut successivement, comme il le dit souvent lui-même, écuyer, huissier d’armes du roi, châtelain de Fismes et bailli de Senlis. Il vécut longtemps à la cour et vit mourir quatre rois, Philippe de Valois, Jean, Charles V et Charles VI. Il était le familier des ducs d’Orléans, de Berry et d’Anjou, et il eut l’honneur de recevoir le roi Charles V dans sa maison des Champs, aux portes de Vertus en Champagne. Pour toutes ces raisons, il nous a semblé, en le lisant, qu’une grande partie de ses œuvres, la plus grande peut-être, n’avait pas été seulement des compositions poétiques ou morales dont, il faut bien l’avouer, la morale et la poésie laissent quelquefois à désirer, mais qu’elles étaient surtout des morceaux de circonstance. L’événement à l’occasion duquel la pièce a été composée est souvent incertain, et le sens n’en est pas toujours facile à saisir au-