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montrer un peu indulgente pour certains défauts, et très-difficile sur la nature des beautés. C’est le commun seul qui, dans notre siècle, tue les arts et les lettres, soit qu’il garde sa forme classique, soit qu’il affecte la forme romantique, c’est contre le commun que toutes les colères de la saine critique doivent être dirigées. Pour nous, intimement convaincus de cet axiome de Boileau :

« Il n’est pas de degré du médiocre au pire, »

si nous avons des voiles pour quelques défauts, du moins n’aurons-nous jamais de couronne pour la médiocrité.

Nous nous sommes expliqué franchement sur toutes les questions ; nous avons proclamé nos admirations avec une grande probité littéraire, sans aucune influence d’amitié ou d’opinion ; pourquoi ne pas apporter en littérature cette indépendance de principes, cette conscience passionnée qui seule réussit maintenant en politique ? Nous pouvons nous tromper, mais du moins nous ne voulons tromper personne.

Nous manifestons notre sentiment sur l’état actuel de la littérature et de la poésie en France, parce qu’il nous semble que la plus faible voix