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THÉÂTRE PREMIERE PARTIE BIACBETH. — ROMEO ET JULIETTE. PREFACE DE l’ÉDITIO.X de iSllk ’. Vers le milieu du dernier siècle, on ne connaissait guère Shakspeare, en France, que par la publication du Théâtre anglais de M. de La Place et les fragments de quelques pièces répandus dans nos livres, « membres dispersés du poëte » ; ou, pour mieux dire — tant ces imitations étaient infidèles et tronquées — on ne pos- sédait de Shakspeare qu’un squelette défiguré, déco- loré, mutilé... Mieux vaut cent fois ne pas connaître que de connaître ainsi. Puis Voltaire l’avait nommé « un barbare frotté de génie » ; et cette boutade de l’homme du siècle était devenue le mot d’ordre des gens du monde et même des gens de lettres, qui juraient sur la parole du maître sans examiner s’il n’eût pas été plus juste de retourner la phrase, et d’ap- peler Shakspeare : un génie quelquefois barbare. Encore faudrait-il ajouter, pour être tout à fait vrai, que ces traces de barbarie étaient en général l’em- . Macbeth et Roméo et Juliette, tragédies de Shakspeare traduites en vers français, avec une préface, des notes et des commentaires. — Paris, au Comptoir des imprimeurs unis, 1814; un volum* ia-S". V. 1