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nOMÉO ET JULIETTE. lî>:> JULIETTE. N’ai-je ouvert les yeux que pour te voir ainsi! R01I1*;0, en proie ; une nonvclle crise. Tiens! la mort et l’amour se disputent ici Les restes de mon cœur, mais la mort s’en empare, Elle est plus forte... il faut te quitter, sort barbare! Te quitter, Juliette, à la porte du ciel!... JULIETTE. Iiepose sur mon sein! — O délire cruel ! ROJIIÎO, se redressant. Oui, les parents ont tous des entrailles de pierre ! Rien ne les attendrit, ni larme, ni prière! f.es enfants sont voués au malheur en naissant! JULIETTE. Mon cœur se brise. ROMÉO, dans le dclire. Elle est ma chair, elle est mon sang! JNos cœurs sont l’un à l’autre enchaînés ! — C’est ma femme ! . . . Épargne, Capulet, ta fille et notre flamme... Paris! que viens-tu faire? — Ah! pour les séparer, ’ Des cœurs si bien unis, il faut les déchirer!... monDieu!... Juliette!... Oh! Juliette!... Il tombe sur les marches du monument, et aprùs des convul- sions il expire. JULIETTE. Encore Un moment, Roméo! ton épouse t’implore! Attends-moi! me voici pour l’hymen du trépas! Elle se jette sur le corps de Roméo, et l’étreint avec force. En ce moment, arrivent dora Laurence et frère Jean, tenant une lanterne par derrière les tombeaux, à gauche. UOAI LAURENCE, comme s’il continuait de parler au frère Jean. Quand notre courrier vole à Mantoue, ô mes pas! Hâtez-vous dans la nuit de ces lugubres arches.- Apercevant les corps de Juliette et de Roméo sur les degrés du tombeau. Mais qu’est-ce donc? deux’corps étendus sur ces marches!