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Mais non… et, négligents du stérile problème, Fécondons de nos pleurs quelques pieux sillons : Dieu s’approche du cœur qui le prie et qui l’aime; Battus d’un double orage, adorons et prions !

A Niedermeyer Il fut modeste et grand. — Plus que tout autre il laisse Au cœur de ses amis un vivant souvenir, Comme à ses enfants la noblesse D’un nom qu’adopte l’avenir !

Le roi aveugle (Poésie allemande. — Uhland)

Pourquoi sont-ils rangés en ligne de bataille, Les blonds guerriers du Nord, sur le bord de la mer? Que vient-il faire ici, plein d’un chagrin amer, Le vieux monarque aveugle, une épée à sa taille? Sur son bâton appesanti. Penché vers l’horizon, il crie auprès de l’onde Tellement, qu’au delà du noir détroit qui gronde, Toute l’île en a retenti :

« Rends-moi, brigand, rends-moi ma fille prisonnière Dans tes rochers muets et sourds. Les accords de sa harpe et sa voix printanière Faisaient soleil dans mes vieux jours.