Quand Pâris emportait sur ses lâches vaisseaux
La fille de Léda, parjure à l’hyménée,
Nérée au loin fit taire et les vents et les eaux
Pour chanter au Troyen la dure destinée :
« Celle que tu conduis aux palais paternels,
De tous les Grecs ligués y porte la colère ;
Ils briseront d’un coup vos amours criminels,
Et du vieux roi Priam le sceptre séculaire.
Des guerriers, des coursiers quelle sueur, hélas !
Tombe ! — pour Ilion quels deuils et quel outrage !
Du casque échevelé déjà s’arme Pallas ;
Tout est prêt, son égide, et son char, et sa rage !
Protégé de Vénus tes longs cheveux dorés
En vain se poliront sous l’ivoire ou l’ébène ;
En vain dans tes concerts, des femmes adorés,
Tu marîras tes chants à la lyre thébaine ;
Contre les dards crétois, contre Ajax frémissant,
Tu chercheras en vain ton lit aux doux mystères.
Un jour, — trop tard, hélas ! — dans la fange et le sang
Seront traînés sept fois tes cheveux adultères !
Vois-tu pas Mérion suivre ses javelots,
Entends-tu pas courir, ardent à ton supplice,