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reproche d’avoir, en certains cas, répudié lestement les
types des poésies étrangères, pour retomber dans les
moules français du dernier siècle, je répondrais qu’à
tout prendre il vaut peut-être mieux ressembler à son
père qu’à son voisin.
Quant au fond des choses, en ce qui touche les pièces
essentielles et personnelles de ce recueil, je puis dire
que tout ce que ma plume a exprimé, — en passant par
les mille nuances intermédiaires, — depuis les. joies
naïves jusqu’aux douleurs poignantes, depuis les plus
fraîches illusions jusqu’au plus sombre délire (voir mon
Lamento), tout cela j’en avais profondément éprouvé le
charme ou la torture dans mon cœur et dans mon
imagination, qui ont fait vibrer par intervalles les nom-
breuses et si diverses notes de la gamme psychologique.
Ma plume n’a jamais été que l’interprète consciencieuse
de mes pensées et de mes sentiments, l’écho visible et
fidèle de mes extases ou de mes angoisses ; rien de
plus, rien de moins.
E. D,