SYMBOLE
[Poésie allemande. — jean-paul richter)
Les colombes, dit-on, se baignent avec joie
Dans les grands lacs d'argent, afin d'y voir nager
L'image des oiseaux de proie,
Qui, sur leur tête, en vain, font planer le danger.
Pourquoi l'oiseau du foudre et le vautour des tombes
Ne glisseraient-ils pas, eux-mêmes, sur les flots,
Afin d'y voir passer, en suaves tableaux.
L'ombre fuyante des colombes?
JE SUIS MORT
Oh ! dites-moi, vous qui vivez encore.
Fait-on la guerre à ceux qui font l'amour?
Soupire-t-on sur la harpe sonore
De longs serments, qui ne durent qu'un jour?
Donneriez-vous tous les biens qu'on envie
Pour un des maux que l'on souffre en aimant?
Que font-ils, ceux qui sont en vie?
Moi, je suis mort pour le moment.
Oli! dites-moi, quand la lune se voile,
Va-t-on encor rêver deux sous les bois?
Et des regards dans les feux d'une étoile
Se cherchent-ils de loin comme autrefois?