Page:Descazeaux - De la fièvre.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

sion généralement adoptée avant lui en fièvres essentielles et en fièvres symptômatiques ; il est parfaitement admis de nos jours que toute fièvre est subordonnée à une altération matérielle des solides ou des liquides. En effet, il est aujourd’hui démontré que le sang, renfermant des cellules comme les solides, jouissant des privilèges de la vie, peut subir des altérations physiques ou chimiques, dont l’appréciation est plus ou moins facile, mais que l’on découvre actuellement, dans quelques circonstances, avec les moyens nouveaux d’investigation ; or, ces altérations, dont on a ignoré pendant longtemps l’existence, sont capables de susciter des phénomènes fébriles et détruisent l’idée d’essentialité de la fièvre.

Je viens de passer en revue quelques-unes des anciennes théories. Par cet exposé succinct, on voit qu’au phénomène chaleur, caractère de la fièvre méconnu par personne, on a associé une hypothèse sur laquelle on s’est basé pour établir ces théories si bizarres et si variées. Tout d’abord, on attribuait la fièvre à la putridité des humeurs ; plus tard, on en vint à mettre dans le sang seulement la cause de toutes les fièvres. Willis le fit fermenter, Bellini crut qu’il devenait plus ou moins visqueux. Plus près de notre époque, on tend à ne plus attribuer la fièvre aux liquides ; et, je le dirai plus loin, les théories actuelles placent l’origine de la fièvre nerveuse.



3