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— Mais, sans doute ; nous viendrons vous présenter nos souhaits, déclara le fourrier de la 4e.

— Elles ont l’air d’en tenir... remarqua Tétrelle, quand ils furent dehors.

— Laisse-moi faire... S’il n’y a personne en pied dans la maison…

Favières n’acheva pas sa pensée. Ils rentrèrent au Pollet, sans discourir, et, la lampe allumée, commencèrent le décompte des masses individuelles, d’après le système encore en vigueur.

A dix heures, Petitmangin et Montsarrat parurent. Le premier rapportait une bouteille de bénédictine, des gâteaux secs, un sac de pralines et des confitures.

— C’est ma femme qui a bourré mes poches... pour que je pense à elle à minuit, en fêtant la nouvelle année.

— Moi... on me réserve une surprise, annonça Montsarrat.

L’autre reprit : — C’est bien entendu, les quatre doubles et les quatre fourriers du bataillon se réunissent ici à minuit... Là-dessus, passez-moi les livrets matricules, Tétrelle, et gardez les autres... Le lieutenant veut les signer demain matin.

Son collègue s’étant retiré, il poursuivit :

— Vous allez donc chez Généreuse ?

— Oh !... de temps en temps, confessa le fourrier, avec embarras.

— Une bonne p... n’est-ce pas ? Elle a eu Delphine à quinze ans. Son père ? Un adjudant, aujourd’hui lieutenant je ne sais où et qui, après avoir promis le mariage, a changé d’idée comme de garnison. La même histoire que pour le gamin, enfin.

— Ah ! l’enfant...

— Le fils d’un sergent, paraît-il. Celui-là, à sa libération, retourna dans son pays pour y rassembler ses papiers, soi-disant. On ne l’a pas revu. Il était tout à fait de la famille. Il dînait tous les jours chez les femmes... Un malin qui l’a coulée douce pendant doux ans. Où en sommes-nous ? Ah ! Polir et bronzer le canon : 55 centimes ; faites vos totaux.

Ils comptèrent mentalement, se mirent d’accord, puis :