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III


Un matin, le bataillon revint de l’exercice sur la plage, au moment où les sergents-majors sortaient de la salle des rapports. Ils attendirent que la troupe eût rompu les rangs, puis :

— Tétrelle ! appela Petitmangin, de la 3e.

— Favières ! héla Montsarrat, de la 4e.

— Bon, une tuile ! pensèrent les deux caporaux adjoints.

Et ils écoutèrent, stupéfaits, la lecture de l’ordre du régiment, expédié du Havre par le dernier courrier :


« Sont nommés caporaux-fourriers dans leurs compagnies respectives, en remplacement des titulaires admis à faire leur stage, les caporaux Favières (2460) et Tétrelle (2528).

« Ces promotions dateront du 16 novembre.

« Le Colonel,
« Signé : Le Taillandier. »


Tétrelle ne dissimula pas sa joie. Favières, plus calme, s’étonnait qu’on n’eût pas éventé l’établissement des mémoires de proposition. On ne leur laissa pas, d’ailleurs, le temps de se reconnaître. Un groupe de sous-officiers les attendait pour les piloter à la cantine.

— Vous comptez encore à l’ordinaire aujourd’hui, mais c’est affaire à nous ; venez, dirent-ils.

L’accès de cette cantine n’avait pas l’importance