semblent, en s’écartant, ruisseler de perles.
Ah ! ce n’est pas elle qui évite les répétitions, surveille sa syntaxe, discipline ses métaphores, pleure au compte-gouttes, craint le ridicule d’un sanglot ou le reproche d’une obscurité, se garde d’une impropriété comme d’une inconvenance. Elle est en littérature comme en amour, comme en tout, une paria.
Les mots, les pauvres mots de l’élégie humaine.
Les mots divins qui font pleurer[1]…
suffisent à son vocabulaire. Il eût été beau, en vérité, qu’elle ne signât pas plus ses livres que les tailleurs d’images du moyen âge n’ont signé leurs hymnes de pierre. Elle a écrit comme ils sculptaient, aimé comme ils priaient, vécu comme ils vivaient. Et elle est née, comme eux, entre une église et des tombeaux.
Les Élégies nous font passer par toutes les phases de l’ensorcellement.
Il n’y a plus de doute : c’est elle, Marceline, qu’il aime, et non pas la légère Délie. Il l’a dit, elle le croit, ayant toujours été « crédule à l’espérance ». Pourtant, soit par pressentiment, soit qu’elle veuille s’attarder à des commencements toujours angéliques, elle feint de s’échapper.
Seule, je m’éloignais d’une fête bruyante,
- ↑ Charles Guérin.