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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

planches que Marceline rencontra « son cher tourment », le tourment de toute sa vie intérieure à compter de ce jour.

J’avais bien envie de laisser, ici, une page blanche. Elle eût reçu, lorsqu’on le connaîtra, le nom de l’homme qu’a aimé Marceline. Il est préférable, pensais-je, d’inscrire un nom plutôt que d’en effacer quatre ou cinq, les quatre ou cinq entre lesquels hésitent plus ou moins, aujourd’hui, les nécrophores.

Car les recherches, encore une fois, n’ont abouti jusqu’ici, qu’à des hypothèses.

Mieux vaut donc s’en abstenir autant que possible et attendre une preuve, la page dût-elle rester à jamais blanche. Qu’y perdra-t-on ? Un nom à mépriser ? Il n’en manque pas d’autres.

Je n’irai pas, toutefois, jusqu’à imiter la discrétion absolue des premiers biographes de Mme Valmore : Sainte-Beuve, H. Corne, Lacaussade, qui, connaissant les Valmore, père et fils, encore vivants, étaient tenus à des ménagements envers eux.

Ce scrupule ne se comprendrait plus et ce n’est pas moi qui passerai sous silence, du moment qu’on l’a publié, l’acte de décès d’un enfant apportant cette précision, savoir : que Marceline, avant d’épouser Valmore, eut un fils, né à Paris le 24 janvier 1810 et mort à Bruxelles le 10 avril 1816.