Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II

LA JEUNE FILLE
Adolescence. Voyages. Théâtre. Amours.



L’adolescence de Marceline est un tunnel coupé de brèves éclaircies, de stations dont on distingue à peine le nom et où le train ne s’arrête pas.

Catherine Desbordes et sa fille, qui ont quitté Douai en 1797 — au plus tôt, ou en 1799 — au plus tard, ne s’embarquent pour la Guadeloupe que vers la fin de 1801. C’est se donner le temps de la réflexion. Mais la mère, pendant les trois ou quatre années qu’elle passe loin des siens, paraît n’avoir songé qu’à réunir la somme suffisante pour mettre son projet à exécution. Elle est butée ; elle s’est juré d’aller à la Guadeloupe, et elle ira.

Si, du moins, elle y allait seule, cette mère « imprudente et courageuse ». Elle ne voit donc pas que Marceline la suit à regret…