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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

cueillies par son fils. On dirait que personne (sauf le bon M. H. Corne, ancien député du Nord) n’a eu le courage ou la curiosité de feuilleter les romans du poète. La critique, comme toujours, s’esl donné le mot pour n’y voir qu’un fatras, des matériaux de démolitions inutilisables. Et pourtant, toute l’enfance de Marceline est éparse, non seulement dans Scènes de la vie de famille, mais encore dans l’Atelier d’un peintre, publié en 1833. Marceline s’y représente sous le nom charmant d’Ondine, qu’elle donna plus tard à sa seconde fille Hyacinthe. Tableaux charmants, vignettes naïves gravées sur bois et coloriées au pochoir, comme des enluminures d’Épinal !

Voici « la rue flamande, calme, silencieuse, animée seulement, en été, par les concerts de famille où, le soir, autour de l’humble porte verte, on était assis sur la fraîcheur du seuil formé d’une vaste pierre unie et bleue ».

C’est la rue Notre-Dame. On y remarque, d’abord, l’hôtellerie de l’Homme-Sauvage, à cause de son enseigne éclatante : un homme dont le corps est tatoué, la tête garnie de plumes, et qui roule les yeux.

Mais l’hôtellerie présente des titres plus sérieux à l’attention. Son propriétaire est le père du soldat de fortune qui s’illustrera aux armées de la République et de l’Empire et deviendra le général Scalfort. En attendant, sa fille et son fils, restés à Douai, jouent avec les sœurs de Marceline, qui demeurent tout à côté.