de larmes, d’être « une mère découronnée ».
« Nous sortons de ce monde par lambeaux… » Elle est tellement habituée à la douleur, quand on lui arrache les derniers, qu’elle ne fait plus entendre, à la mort de ses filles, qu’une plainte étouffée, mais soutenue, au lieu des sanglots qu’elle a dispersés, en deuil de son petit garçon,
Son enfant ! ce portrait, cette âme, cette voix,
Qui passe devant nous comme on fut une fois !
Elle a toujours trouvé une sorte de volupté dans l’adversité, l’indigence et les pleurs. C’est une âme fascinée par la douleur. A-t-elle assez dit, répété :
— Je tremble d’être heureuse et je verse des larmes !
— Ce qui me fait plaisir, jamais je ne l’oublie.
Tout ce qui pleure est beau…
— Mais sous le front joyeux vous avez mis les larmes,
Et de vos dons, Seigneur, ce don seul m’est resté…
— Et je n’ai plus à moi que le sel de mes pleurs !
Elle a tenté ce Dieu en qui elle croit. Elle l’a imploré et il lui a envoyé tout ce qu’elle réclamait, en veux-tu en voilà… ; il lui a envoyé « des siècles de pleurs » !
Tout de même, elle n’en demandait pas tant. Si le Rédempteur s’était contenté de mourir sur la croix pour racheter, non pas tout le genre humain, mais seulement les enfants qui précèdent leurs parents dans la tombe, ah ! comme le nom