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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

des motifs d’inspiration tirés de divers auteurs, non seulement des traits d’observation ou de sentiment, mais une lettre tout entière de Pauline, laquelle lettre, en effet, peut passer pour un extrait concentré d’élégies.

— Telle chose lui advint…

Respires-en sur moi l’odorant souvenir !


disait Marceline à Val more.

Celui-ci n’est pas un méchant homme. On n’a nul besoin de connaître ses lettres pour savoir qu’il se propose surtout, en cherchant dans les cendres du passé, quelque braise qui rougeoie encore, non pas d’en brûler sa femme, mais de se brûler lui-même, afin de se faire plaindre. (Le plus geignard des deux, si c’était lui ?)

Et son attente n’est jamais déçue.

Avec quelles mains d’infirmière diligente, avec quel tact elle s’ingénie pour lui faire comprendre, sans l’humilier, que son genre est perdu en province et qu’il devrait tourner les yeux vers une autre carrière ! Vers une autre carrière, non pas vers un autre emploi.

À côté de l’ennui de vivre sans toi, que me font les ennuis d’une profession ou d’une autre ? Tu voudrais jouer la comédie… Miséricorde ! Oublies-tu donc ce que tu ressentais d’aversion, je dirais même d’obstacle, pour la chère voix rebelle et tes peurs terrifiantes à faire, sans être désespéré, ce que tant de manœuvres font, en se mettant des couronnes sur la tête.