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LA MÈRE

aride », l’Écosse. Rendu enfin à sa patrie, il aborde

Où pour nous accueillir, Ces rivages heureux
Où pour nous accueillir, un peuple généreux
De tous côtés s’émeut et s’agite, et s’empresse ;
Ici, c’est un baiser, là, c’est une caresse ;
L’un vous offre son lit, l’autre apporte du vin ;
Là, pour nous mieux traiter on prépare un festin ;
Chacun court aux besoins dont son âme est remplie ;
Pour moi qui n’aime rien que ma chère Hersilie,
Je ne désire qu’elle et, volant dans ses bras,
De cent jeunes beautés méprisant les appas,
Je brûle de, bientôt, sur le sein de ma belle,
Renouer les doux nœuds d’une chaîne éternelle !

L’ancien soldat n’eût-il pas mieux fait de boire l’argent que coûta l’impression du volume ?

Cependant, Marceline, après avoir glissé la pièce à son frère qu’un rhumatisme empêchait momentanément de lever le coude, rentrait, par la diligence, à Paris où la rappelaient des soins divers : tirage au sort de son fils et publication, par Charpentier, d’un choix de ses Poésies, que préparait obligeamment Sainte-Beuve.

Pour Hippolyte, il pouvait poursuivre ses études de peinture : un ami de sa famille, le docteur Dessaix, de Lyon, avançait la somme nécessaire pour acheter un remplaçant.