Je donne ici la première version.
Puisque c’est toi qui viens serrer encore
Notre lien,
Puisque c’est toi dont le regret m’implore,
Écoute bien :
Les longs sermens, rêves trempés de charmes,
Écrits et lus,
Comme Dieu veut qu’ils soient payés de larmes,
N’en écris plus.
Nos jours lointains, glissés purs et suaves,
Comme des fleurs,
Nos jours blessés par l’anneau des esclaves
Pesants de pleurs,
De ces tableaux dont la raison soupire,
Otons nos yeux ;
Comme l’enfant qui s’oublie et respire,
La vue aux cieux.
Comme la plaine après l’ombre ou l’orage
Rit au soleil,
Séchons nos pleurs et reprenons courage,
Le front vermeil.
Ta voix, c’est vrai, se lève encor chérie
Sur mon chemin,
Mais ne dis plus à toujours, je t’en prie,
Dis à demain.
Si c’est ainsi qu’une seconde vie
Peut se rouvrir
Pour s’écouler sous une autre asservie
Sans trop souffrir,