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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

tions qui partaient du théâtre Carcano, attenant à la maison et où l’on jouait le drame. Les fenêtres du foyer donnaient sur le jardinet. Partout et à toute heure, le théâtre rattrapait les pauvres gens et s’imposait à eux. Mais quelle idée aussi, pour un chef de gare, d’aller demeurer, sans nécessité, le long d’une voie ferrée où des trains manœuvrent toute la journée !

Autre chose :

Le rire enroué de notre Padrone ; les cris inintelligibles pour nous de ses garçons ; le bruit monotone de l’école voisine et celui de plusieurs poules errantes, dans le petit jardin qui donne un peu d’ombre dans nos chambres, [tout cela] me porte au sommeil et engourdit mes idées qui restent tristes instinctivement[1].


Elle sortait peu et seulement pour aller à la poste chercher les lettres de son fils. Au retour, elle errait par les rues, ou bien s’attardait, dans l’ombre d’une église déserte, à rêver plutôt qu’a prier.

Je reste, depuis mon entrée en Italie, imprégnée de l’encens et les yeux pleins d’églises[2].


Quelquefois pourtant, avant la répétition qui va le réclamer, Valmore fait faire une promenade à sa famille. Ils vont tous les quatre prendre l’air au rempart, visitent les monuments, parcourent

  1. Carnet.
  2. Carnet.