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L’ÉPOUSE

divinité. De son enfant, elle dit, dans une pièce en patois flamand :

J’tiens l’bon Dieu dans mes deux mains !

De son père :

Fière, en tenant sa main, je traversais la rue,
Il la remplissait toute : il ressemblait à Dieu !

À son perfide amant :

  Le ciel illuminé s’emplit de ta présence,
Dieu, c’est toi pour mon cœur, j’ai vu Dieu, je t’ai vu !

Ou bien :

  Je prie avec ton nom…
J’aurais voulu voir Dieu, pour te créer plus beau !

Son amie Pauline, victime d’amour, lui ayant confié son intention fugitive d’entrer dans un cloître, elle l’en dissuadait :

  Quand sur le marbre et la pierre
  Tu verserais l’oraison,…
  Quand ta voix éteinte au monde
  S’enfermerait sans retour,
  Une autre voix plus profonde
  Te crierait encore : Amour !…

À quelque chère idole en tout temps asservie,


elle a mérité, enfin que sa devise : Credo, fût traduite par Sainte-Beuve : Je suis crédule.