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L’ÉPOUSE

notamment dans Andromaque et dans Iphigénie en Aulide, où elle éclipsa même Joanny. Et rien n’autorise à penser que Valmore prit ombrage de ce succès, pas plus que de celui, d’un autre genre, que se préparait sa femme en rassemblant la matière d’un volume de poésies.

Le beau-père de Marceline n’avait pas, lui, de prévention contre sa bru. C’était un brave homme et un homme de goût. Frappé, dit M. Corne, du sentiment poétique et de la touchante originalité de quelques romances de sa belle-fille, il lui demanda si elle n’avait pas quelques œuvres plus importantes.

— J’ai fait d’autres petites choses sans savoir, répondit-elle.

Il voulut les lire et l’engagea à les publier. Imbu de malveillance ou simplement de préjugés, il eût exhorté sa bru à détruire des compositions d’un caractère trop autobiographique. Louons ce juge éclairé, dont la vocation de Mme de Valmore dépendit un moment.

C’est alors, sans doute, que celle-ci se rappela son bon docteur, ce baron Alibert, qui, le premier, lui avait conseillé d’écrire, en manière de remède. Sollicité par son ancienne cliente de lui trouver un éditeur, il se mit obligeamment en campagne et proposa bientôt la librairie française et anglaise de François Louis, sise rue Haute feuille n° 10.

C’est là que parut, au commencement de l’année 1819, le recueil intitulé : Élégies, Marie, et Romances, par Mme Marceline Desbordes. Une