Page:Descaves - La Vie douloureuse de Marceline Desbordes Valmore.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
LA JEUNE FILLE

L’obsession s’accentue :

L’aimera-t-elle assez, celle qui l’attendra ?
Celle à qui sa présence ira porter la vie.
Et dont l’ombre à la sienne osera s’attacher.
Ils ne feront qu’un seul !…
Ils ne sentiront pas d’entraves douloureuses
Désenchaîner leurs nuits, désenchanter leurs jours.
Qu’il la trouve demain !

Il l’a trouvée.

Je voudrais croire à ta voix généreuse,
Mais j’ai vu ! Qu’ils sont beaux les yeux qui te parlaient !
… Ces yeux dont tu m’as dit les charmes,
Laisse-moi les haïr, mais de loin, mais tout bas.
Quels yeux ! Ils sont partout ! Oh ! ne m’en parle pas !
Va-t’en ! Va, sois heureux !

Au début d’une autre élégie :

Il avait dit un jour : Que ne puis-je auprès d’elle,
(Elle, alors, c’était moi !…) que ne puis-je chercher
Ce bonheur entrevu qu’elle veut me cacher !
— Une nouvelle voix à son oreille est douce ;
D’autres yeux qu’il entend désarment son courroux !

Le Miroir :

Oh ! comme il la regarde ! oh ! comme il est près d’elle !
Comme il lui peint l’ardeur qu’il feignit avec moi !

Il est poète aussi, hélas !…