Page:Descartes - Les Principes de la philosophie, éd. 1647.djvu/526

Cette page n’a pas encore été corrigée

420 DES PRINCIP DE LA PHILOSO. d’un assassin & choses semblables. Et enfin quiconque voudra considerer combien les proprietez de l’aymant & du feu sont admirables & differentes de toutes celles qu’on observe communement dans les autres corps, combien est grande la flame que peut exciter en fort peu de temps une seule etincelle de feu quand elle tombe en une grande quantité de poudre,& combien elle peut avoir de force ; jusques à qu’elle extreme distance les etoiles fixes estendent leur lumiere en un instant ;& quels sont tous les autres effets, dont je croy avoir icy donné des raisons assez claires sans les déduire d’aucuns autres principes que de ceux qui sont generalement receus & connus de tout le monde, à sçavoir de la grandeur, figure, situation & mouvement des diverses parties de la matiere, il me semble qu’il aura sujet de se persuader qu’on ne remarque aucunes qalitez qui soient si ocultes, ny aucuns effets de Simpatie ou Antipatie si merveilleux & si estranges, ny enfin aucune autre chose si rare en la nature (pourveu qu’elle ne procede que des causes purement materielles & destituées de pensée ou de libre arbitre) que la raison n’en puise estre donnée par le moyen de ces mesmes principes. Ce qui me fait icy conclure que tous les autres principes qui ont jamais esté adjoustez à ceux-cy sans qu’on ait eu aucune autre