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telles qu’elle les ſent. Ainſi ſouvent lorſqu’on dort, & meſme quelquefois étant éveillé, on imagine ſi fortement certaines choſes qu’on penſe les voir devant ſoy ou les ſentir en ſon corps, bien qu’elles n’y ſoyent aucunement ; mais, encore qu’on ſoyt endormi & qu’on reſve, on ne ſauroit ſe ſentir triſte ou ému de quelque autre paſſion, qu’il ne ſoyt tres-vrai que l’ame a en ſoy cette paſſion.


Art. 27. La définition des paſſions de l’ame.

Après avoir conſidéré en quoy les paſſions de l’ame différent de toutes ſes autres penſées, il me ſemble qu’on peut généralement les définir des perceptions ou des ſentiments, ou des émotions de l’ame, qu’on rapporte particulièrement à elle, & qui ſont cauſé