Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/254

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en ce que, voyant qu’elle ne peut eſtre offenſée par eux, cela luy foit connaître ſa perfection. Et afin que noſtre ame ait ainſi de quoy eſtre contente, elle n’a beſoin que de ſuivre exactement la vertu. Car quiconque a vécu en telle ſorte que ſa conſcience ne luy peut reprocher qu’il n’ait jamais manqué à faire toutes les choſes qu’il a jugées eſtre les meilleures (qui eſt ce que je nomme icy ſuivre la vertu), il en reçoit une ſatiſfaction qui eſt ſi puiſſante pour le rendre heureux, que les plus violents efforts des paſſions n’ont jamais aſſez de pouvoir pour troubler la tranquillité de ſon ame.