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nous. Et il y a deux remèdes généraux contre ces vains déſirs : le premier eſt la généroſité, de laquelle je parlerai ci-après ; le ſecond eſt que nous devons ſouvent faire réflexion ſur la Providence divine, & nous repréſenter qu’il eſt impoſſible qu’aucune choſe arrive d’autre façon qu’elle a été déterminée de toute éternité par cette Providence ; en ſorte qu’elle eſt comme une fatalité ou une néceſſité immuable qu’il faut oppoſer à la fortune, pour la détruire comme une chimère qui ne vient que de l’erreur de noſtre entendement. Car nous ne pouvons déſirer que ce que nous eſtimons en quelque façon eſtre poſſible, & nous ne pouvons eſtimer poſſibles les choſes qui ne dépendent point de nous qu’en tant que nous penſons qu’elles dépendent de la fortune, c’eſt-à-dire que nous jugeons qu’elles peuvent