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prit autant qu’il ſe peut de toutes ſortes d’autres déſirs moins utiles, puis de tacher de connaître bien clairement & de conſidérer avec attention la bonté de ce qui eſt à déſirer.

Art. 145. De ceux qui ne dépendent que des autres cauſes, & ce que c’eſt que la fortune.

Pour les choſes qui ne dépendent aucunement de nous, tant bonnes qu’elles puiſſent eſtre, on ne les doit jamais déſirer avec paſſion, non ſeulement à cauſe qu’elles peuvent n’arriver pas, & par ce moyen nous affliger d’autant plus que nous les aurons plus ſouhaitées, mais principalement à cauſe qu’en occupant noſtre penſée elles nous détournent de porter noſtre affection à d’autres choſes dont l’acquiſition dépend de