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les choſes qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point. Car, pour celles qui ne dépendent que de nous, c’eſt-à-dire de noſtre libre arbitre, il ſuffit de ſavoir qu’elles ſont bonnes pour ne les pouvoir déſirer avec trop d’ardeur, à cauſe que c’eſt ſuivre la vertu que de faire les choſes bonnes qui dépendent de nous, & il eſt certain qu’on ne ſauroit avoir un déſir trop ardent pour la vertu. Outre que ce que nous déſirons en cette façon ne pouvant manquer de nous réuſſir, puiſque c’eſt de nous ſeuls qu’il dépend, nous en recevons toujours toute la ſatiſfaction que nous en avons attendue. Mais la faute qu’on a coutume de commettre en ceci n’eſt jamais qu’on déſire trop, c’eſt ſeulement qu’on déſire trop peu ; & le ſouverain remède contre cela eſt de ſe délivrer l’eſ