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Chapitre VI.

choſes qui ſont en effet dans le vray monde ; mais ſeulement d’en feindre un à plaiſir, dans lequel il n’y ait rien, que le plus groſſier eſprit ne ſoit capable de concevoir, & qui puiſſe toutefois eſtre créé tout de meſme que je l’auray feint. Si j’y mettois la moindre choſe qui fût obſcure, il ſe pourroit faire que parmi cette obſcurité il y auroit quelque repugnance cachée, dont je ne me ſerois pas aperceu, & ainſi que ſans y penſer, je ſupposerois une choſe impoſſible, au lieu que pouvant diſtinctemẽt imaginer tout ce que j’y mets, il eſt indubitable qu’encore qu’il n’y ait rien de tel dans l’ancien monde, Dieu le peut toutesfois créer dans un nou-