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Chapitre III.

coup plus aiſément que celles des autres. De ſorte que pour compoſer le corps le plus dur qui puiſſe eſtre imaginé, je penſe qu’il ſuffit ſi toutes ſes parties ſe touchent, ſans qu’il reſte d’eſpace entre deux, ni qu’aucunes d’elles ſoient en action pour ſe mouvoir. Car quelle colle ou quel ciment y pourroit on imaginer outre cela, pour les mieux faire tenir l’une à l’autre ? Ie pense auſſi que c’eſt aſſez pour compoſer le corps le plus liquide qui ſe puiſſe treuver, ſi toutes ſes plus petites parties ſe remuent le plus diverſement l’une de l’autre, & le plus viſte qu’il eſt poſſible. Encore qu’avec cela, elles ne laiſſent pas de ſe pouvoir toucher l’une l’au-