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168 DE LA FORMATION
differente de celle qui forme toutes les autres peaux, ou membranes, & généralement toutes les superficies qui distinguent les diuerses parties des animaux, il me sera plus aisé de parler de toutes en mesme temps.

Il y a des superficies qui se forment d’abord avec le corps qu’elles terminent, & d’autres qui se forment aprés, à cause que ce corps est separé de quelqu’autre, dont il estoit auparavant une partie. Du premier genre, est la superficie extérieure de la peau qu’on nomme l’arriere-faix, qui envelope les enfans avant qu’ils soient nez ; comme aussi les superficies du poulmon, du foye, de la rate, des rognons, & de toutes les glandes. Mais celles du Cœur, du Pericarde, de tous les Muscles, & mesme de toute la peau de nos Corps, sont du second.

Ce qui fait que les premières se forment, est, que lors qu’un corps, qui n’est pas liquide, est produit de ce que les petites parties de quelque liqueur se joignent ensemble, ainsi que sont tous ceux que i’ay nommez, il faut nécessairement que quelques-unes de ses parties soient extérieures aux autres, & ces extérieures ne peuuent manquer de s’arranger d’autre façon que les interieures, a cause qu’elles touchent vn corps qui est d’autre nature, (c’est à dire dont les petites parties sont d’autre figure, ou s’arrangent, ou se meuuent d’autre façon) que celuy qu’elles composent ; car si cela n’estoit, elles se méleroient les vnes auec les autres, & il ne se ferait point de superficie qui distinguant ces deux corps.

Ainsi au commenceinent que la semence s’assemble, celle de ses parties qui touchent la Matrice, & aussi quelques autres qui en sont fort proches, sont contraintes