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Au reſte, ces meſmes racines ſe peuvent trouver par une infinité d’autres moyens, & j’ai ſeulement voulu mettre ceux-ci, comme fort ſimples, afin de faire voir qu’on peut conſtruire tous les problèmes de la géométrie ordinaire ſans faire autre choſe que le peu qui eſt compris dans les quatre figures que j’ai expliquées. Ce que je ne crois pas que les anciens aient remarqué ; car autrement ils n’euſſent pas pris la peine d’en écrire tant de gros livres où le ſeul ordre de leurs propoſitions nous foit connaître qu’ils n’ont point eu la vraie méthode pour les trouver toutes, mais qu’ils ont ſeulement ramaſſé celles qu’ils ont rencontrées.

Exemple tiré de Pappus

Et on peut le voir auſſi fort clairement de ce que Pappus a mis au commencement de ſon ſeptième livre, où après s’eſtre arreſté quelque temps à dénombrer tout ce qui avoit été écrit en géométrie par ceux qui l’avaient précédé, il parle enfin d’une queſtion qu’il dit que ni Euclide, ni Apollonius, ni aucun autre, n’avaient ſu entièrement réſoudre ; & voicy ſes mots :

Je cite plutoſt la verſion latine que le texte grec, afin que chacun l’entende plus aiſément.

Quem autem dicyt (Apollonius) in tertio libro locum ad tres & quatuor lineas ab Euclide per fectum non eſſe, neque ipſe per ficere poterat, neque aliquis alius ; ſed neque paululum quid addere üs, qux Euclides ſcripſit, per ea tantum conica, quœ uſque ad Euelidis tempora praemonſtrata ſunt, etc.

Et un peu après il explique ainſi quelle eſt cette queſtion :

At locus ad tres & quatuor lineas, in quo (Apollonius) magnifies ſe jactat, & oſtentat, nulla habita gratia ei, qui prius ſcripſerat, eſt hujuſmodi. Si poſitione datis tribus