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^^8 Vie de Descartes.

sophiques de Descartes ; mais lui aussi était absent : Chris- tine l'avait laissé partir en France, en retenant toutefois sa femme à Stockholm, pour être sûre qu'il reviendrait. Descartes dut se contenter de l'aumônier de l'ambassade, le P. François Viogué, religieux instruit, docteur en théo- logie ; Ghanut avait mis tous ses soins à le bien choisir ^. De

» mariage, a obtenu la liberté de faire ce voyage, mais laiffant icy fa » femme pour oftage, & promettant fon retour dans quatre mois... » Bibl. Nat., MS. fr. 17964, p. 423 v.j Et encore : « La Reine fait eftat de fa » fufîifance eii fon art, & l'aime pour raffe(£lion qu'il a de la feruir. Il eft »'le feul de fa profefTion en qui elle fe confie de fa fanté. Elle luy parle » librement, mais ne luy donne aucune communication de fes affaires. » (Page 424 V.)

a. Chanut à M. de Meules, 20 Janvier 1646 : « Je vous efcriuis. M., » des le 6' de ce mois, la peine où j'ellois du deffein de Monfieur Lan- » glois noftre aumofnier, qu'il s'ell forgé dans l'efprit qu'il mourroit en 3 ce pais, s'il y demeuroit plus longtemps. Je n'ay rien oublié pour le » diffuader de cette mauuaife tentation. Je le voulois obliger à demeurer » feullement trois mois auec nous, pour attendre que j'euffe vn autre » ecclefiaftique, luy piomettant de le renuoyer en France au printemps » auec Monfieur Porlier mon neueu, qui s'eft venu promener icy auec » moy. Mais tout cela n'a reulïi qu'à le confirmer dans fon opiniaftre fan- » taifie. Il s'en va auec Monfieur de La Tuillerie. » (Bibl. Nat., MS. fr. 17962, p. lOI.)

Dans une lettre à « Monfieur Gueffier, Refident à Rome », du 27 janv. 1646, Chanut donne des détails : « Lorfque je partis de France, je fis tout » mon poffible pour amener vn Ecclefiaftique dont la vie & la doftrine » feruiffent, non feullement à ma famille, mais à tous les catholiques qui » fe rencontrent en cette cour & n'ont exercice de religion que dans la » Maifon du Miniftre du Roy. J'auois bien rencontré en ce choix. Mais » celuy qui a paffé auec nous, s'eft tellement dcgoufté du pais, que je me » voids contrain£l à le renuojer en France. J'approuuc (sic) que ceux qui » ont elle auparauant moy en ce mefme polie, ont eu pareilles difficultez, » & qu'il eft difficile qu'vn preftre feculier, tant foit peu habile homme, » veule donner fon temps en ces lieux, où il n'y a bénéfices ny cures à » obtenir. Cela m'a faiél penfer à vn Religieux Auguftin reformé, appelle » le Père Viogué, que je connois de longue main pour homme pieux & » très fçauant. Lorfque les Auguftins reformez du. petit Conuent du faux- » bourg S^ Germain de Paris prirent la direction du grand Conuent au » bout du Pont Neuf, ils fc trouucrent obligez de mettre fur les bancs de » la Faculté de Théologie à Paris pour le Doctorat deux Pères de leur » Maifon, comme c'eft l'ordinaire; ils n'en irouuerent | point de plus » capable que lediil Père Viogué, qu'ils obligèrent contre fon gré à entrer

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