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princesse Élisabeth, la seule personne à qui dans ses lettres il ait jamais parlé de sa mère, qu’il perdit celle-ci « peu de jours après sa naissance », (en quoi il se trompe : ce fut l’année suivante, et peu de jours après la naissance d’un autre enfant ; mais il ignora sans doute cette circonstance) ; il ajoute qu’il hérita d’elle « une toux sèche et une couleur pâle », qui firent mal augurer d’abord de sa santé : longtemps on crut qu’il mourrait jeune[1]. C’était une raison de plus de le laisser presque à la campagne, dans cette petite ville de La Haye, confié, au moins jusqu’à son entrée au collège, aux soins de sa grand-mère et aussi d’une nourrice dont il gardera le souvenir : à son lit de mort, dans ses dernières recommandations, il la rappellera à ses deux frères, comme nous l’apprend une de ses nièces, Catherine Descartes, fille de son frère aîné Pierre[2]. Celui-ci fut également élevé à La Haye chez leur grand-mère : on lit son nom comme parrain, malgré son jeune âge, sur le registre des baptêmes de la paroisse Saint-George, le 16 octobre 1598 et le 13 janvier 1599 (il avait sept ans[3]). On lit de même le nom de leur sœur, « damoyselle Jehanne

  1. Tome IV, p. 220, l. 29, à p. 221, l. 5 : lettre de mai ou juin 1645.
  2. Tome V, p. 470 : lettre du 10 février 1650.
  3. Grandmaison, Bibl. École des Chartes, t. LX, 1899, p. 451-452.