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Principes de la Philosophie. ^99

si tant est qu'ils existent et ne soient pas un mythe : nous n'y gagnerions rien, ni pour la théorie, puisque nous avons déjà sans eux une connaissance claire et distincte des choses, ni pour la pratique, puisque cette connaissance nous permet d'agir sur la nature". Ce serait comme un double de ce que nous possédons déjà. Qu'est-ce donc alors qu'une prétendue réalité, à la fois impossible et inutile à connaître, et en quoi diflPère-t-elle du néant? La réalité vraie est tout entière pour nous dans l'idée claire et distincte, essence et substance même de la vérité. Le dernier mot de cette physique, comme tout à l'heure de la métaphysique de Descartes *", serait l'idéalisme. Notre philosophe veut la certitude complète et absolue ; il raisonne en conséquence, et finalement, comme en désespoir de cause, par un recours suprême, il en appelle à l'Etre parfait. « Ce serait, dit-il, le rendre coupable de nous avoir » créés imparfaits, si nous étions sujets à nous méprendre, » lors même que nous usons bien de la raison qu'il nous a » donnée. » Et Descartes insiste : douter de notre raison ou de notre pensée, ce serait, selon lui, « faire injure à Dieu^ »

a. Tome VIII, p. 327 ; ou t. IX (2« partie), p. 322-323 : art. cciv.

b. Voir ci-avant, p. 323-325.

c. Tome VIII. p. 99. 1. 11-14; et t. IX (2» partie), p. i23 : art. xun.

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