Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/432

Cette page n’a pas encore été corrigée

J90 Vie de Desgartes.

n'est que dans la traduction française, trois ans après, lors- qu'on eut bien reconnu l'erreur du Capucin, qu'il rétablit le chiffre primitif de quatre ^. Ainsi notre philosophe se tenait toujours comme à l'affût des nouveautés, et ne manquait pas de les faire aussitôt servir à ses démonstrations.

C'est amsi que le système du Monde, c'est-à-dire le Soleil avec les Planètes, comprend, tout compte fait, quatorze tour- billons : celui du Soleil lui-même, le plus grand de tous, et dans lequel les autres sont contenus ; ceux des cinq planètes, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, ou plutôt des six, en comptant aussi la Terre ; ajoutons les tourbillons particu- liers, celui de la Lune, ceux des quatre satellites de Jupiter, et des deux enfin de Saturne. Et Descartes explique comment toutes les grandes Planètes se meuvent autour du Soleil, d'autant plus vite qu'elles en sont plus éloignées : ainsi, ajoute la traduction française, « en une roue, lorsqu'elle tourne, les » parties proches de son centre vont beaucoup moins vite que » celles qui sont en sa circonférence». Notre philosophe excelle à trouver de ces exemples familiers ; et toujours aussi revient cette conclusion, dont il ne se lasse point, que dans les phénomènes célestes, expliqués de la sorte, il n'y a vraiment point lieu, comme s'imagine le vulgaire et avec lui le commun des philosophes, de s'étonner tant ni de tant admirer^.

La quatrième partie des Principes traite enfin de la Terre. Celle-ci devait être, à l'origine, un Soleil ou une Etoile fixe, et

a. Tome VIII, p. 200, 1. 14, art. cliv : « . . .qui funt juxta Jovem ». Et t. IX (2' partie), p. 198 : « ...les quatre qui font autour de Jupiter. » — Pourtant, on a découvert récemment, le 27 janvier 1908, à l'Observa- toire de Greenwich, un huitième satellite de Jupiter.

b. Art. cxLviii. Tome IX (2* partie), p. 196. Voir t. VIII, p. 197.

c. Tome VIII, p. 196, 1. 7-8 [nec mirabimur) ; I. i5 {nec iterum mira- bimur); p. 198, 1. i5 {nec mirabimur) ; 1. 24 [nec etiam mirabimur) ; p. 199, 1. 10 [neque magis mirabimur) ; p. 200, 1. 12 {neque mirabimur) ; p. 201, 1. 7 {prœterea non mirabimur) \^. 202, 1. i3 {denique non mira- bimur). Et encore p. 216, 1. 19-20 : « quas malè philofophantibus mira » videntur, perfacile ait explicare ».

�� �