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)84 Vie de Descartes.

entre lesquelles circule une matière plus agitée et plus subtile encore, et qu'il y a çà et là comme des noyaux ou des centres autour desquels se meuvent des tourbillons. Ce mot dont il s'est déjà servi, à titre de comparaison , est introduit ici définitivement dans la physique de notre philosophe ; il y prend place comme l'expression de la réalité. Descartes avait omis d'en avertir le lecteur dans la première édition des Principes en «644; cette omission est réparée dans la tra- duction française, en 1647^. Dans cette traduction encore, il indique à la fin, ce qu'il n'avait pas fait en 1644, l'endroit essentiel où se trouve son hypothèse, article 46 de la troisième partie ^. Seuls quelques lecteurs avisés s'en étaient aperçus, sans avoir besoin d'indication : Le Conte, dans ses objections de 1645, et plus tard, en 1648, le jeune Burman ^ Descartes insiste d'ailleurs : le fond de son hypothèse elle-même, dit-il, « peut être réduit à cela seul que les deux (et il entend par là » tous les espaces célestes) sont fluides^ ».

Parmi les philosophes, les uns croyaient ces espaces vides, ce qui est absurde selon Descartes : le vide absolu serait le néant ; ce qui a des dimensions comme l'espace est une réalité. Les autres les déclaraient pleins, sans dire de quoi, le plein étant peut-être à lui seul une qualité réelle ; de plus ils y distinguaient des sphères solides, auxquelles étaient attachées les Etoiles. Descartes brise ces sphères, et les pulvérise ; il

a. Tome VIII, p. loi, 1. 23-24, ^^ t. IX (2» partie), p. i25 : fin de l'art. xLvi.

b. Tome IX (2^ partie), p. 324-325. c.'Tome IV, p. 456, et t. V, p. 170.

d. Tome IX (2= partie), p. 325. Voir aussi, p. 112, et t. VIII, p. 89 : art. XXIV. La traduction française dit : Que les deux font liquides, et dans le texte ne reprend que le même mot liquide. Le texte latin porte : Cœlos ejfe fluidos,.. . cœli materiam fluidam ejfe five liquidam. Et déjà, t. II, p. 225, 1. 27-28 : lettre du i3 juillet i638. — Le texte latin de l'art, xxiv, Pars ///^, disait que, si les cieux n'étaient fluides, on ne pourrait expliquer les phénomènes des Planètes, phœnomena Planetarum. La traduction française dit plus généralement « les phainomènes », c'est- à-dire toutes les apparences célestes.

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