Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée

i88 Vie de Descartes

Il imagina, précisément en cette ville, une machine propre à tailler les verres. C'est de Franeker, en effet, que sont écrites les lettres de 1629, qui donnent là-dessus des instructions à Ferrier, l'artisan qu'il avait connu à Paris. Il tenta même de le faire venir auprès de lui, pour y travailler ensemble : on vivrait, disait-il, « comme frères ». Mais Ferrier ne put se décider. Il essaiera cependant de faire quelque chose, sinon en 1629 ou i635, du moins après la publication de ib3j : le P. Nicéron raconte, en i638, que Ferrier montrait à Paris une lunette excellente, composée de deux verres taillés, suivant le conseil de Descartes, en hyperboles Plus de dix ans aupara- vant, notre philosophe avait obtenu du même Ferrier, à Paris, de semblables verres ; mais il n'avait pas encore imaginé une machine tout exprès pour les tailler ; et il avait laissé Mydorge dessiner lui-même la figure à leur donner, pour le bien con- vaincre de l'excellence de l'hyperbole . Mydorge, en effet, qui étudiait surtout les miroirs, tenait pour la figure parabo- lique ; mais il dut reconnaître que, pour les lunettes, objet de la Dioptrique, Thyperbole est préférable ; et Mersenne le reconnut également'. C'était une nouveauté, et Descartes n'en

» eft le vray inuenteur primitif ». [Lettres de Peiresc, Paris, Impr. Nat., 1888, t. I, p. 79-80.) Fromondus, en 1627, dira de même de l'inventeur : « Fratrem fuum lacobum Metium fuiffe contendit Adrianus Metius Fra- » nekerenfis Mathematicus. » (Meteorologicorum libri,p. 112.) Enfin on trouve, dans les Momenta Defultoria de Constantin Huygens une épi- gramme de i633 : In Metium TeleJ'copii Inventorem. (Page 76, f édit., 1644.) — Adrien Metius, né comme son frère à Alkmaar, en 1571, mourut à Franeker en i6?5. Un livre de lui : Arithmeticœ & Geometriœ Praâica, fut édité par les Elzeviers à trois reprises, en i6i i, 1626 et 1640.

a. Tome I, p. 1 3, 32 53 : lettres du i8 juin, 8 oct. et 1 3 nov. 1629.

b. Ibid., p. 14, 1. 12.

c. Tome II, p. 376.

d. Tome I, p. 335-337, notamment p. 336, 1. 24.

e. Mersenne, Que fiions Phyjico-Mathematiques, i634 : « Queftion XIX. » A quoy Jenient les feâions Coniques, & quel f eut ejlre leur vfage? » (Page 94.)

Mersenne considère surtout « la feélion ou la ligne hyperbolique... » encore plus admirable dans les lunettes & dans la refraflion, que dans

�� �