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66 Vie de Descartes.

Le retour en France se faisait par la Toscane et le Piémont. Borel assure que Descartes, en passant à Florence, visita Galilée"; cette visite eût été naturelle, en effet, et on s'étonne même qu'elle n'ait pas été faite. Mais notre philosophe déclare, dans une lettre du ii octobre i638, qu'il n'a jamais vu le savant florentin, et n'a eu aucune communication avec lui^ Après tout, Galilée était peut-être à sa maison des champs, lorsque Descartes traversa Florence. Et puis Galilée avait alors soixante ans, et Descartes à peine trente ; il n'était pas encore, loin de là, le philosophe que nous admirons aujour- d'hui, mais un petit gentilhomme inconnu, qui voyageait pour son agrément, tandis que Galilée, mathématicien du grand- duc de Toscane, était à cette date dans toute sa gloire. Une dizaine d'années plus tôt, en 1614, un Français, versé dans l'astronomie, Jean Tarde, théologal de Sarlat, passant aussi à Florence, n'avait pas manqué de rendre visite à un tel

pas de l'en remercier : Panegyricus diâus Urbano VIII pont. max. ob bénéficia in M. Thomam Campanellam collata, imprimé seulement en 1644. (Paris, Cramoizy, in-8.) Campanella trouva un asile en France, où Richelieu le pensionna. Mais il se brouilla avec Naudé, qui s'en plaignit amèrement à Gassend, duns une lettre entre autres, où on lit : « ...Je » reconnus qu'il y avoit de l'impofture manifefte dans fes écrits ; & » qu'ainfi ne foit, vous vous en pouvez éclaircir, en le priant de vous dire » fincerement, s'il eft vray qu'il ait jamais parlé au Diable, comme il dit » en fon Traité De Magiâ Naturali, lequel eft fur la fin De Senfu rerum. » Car s'il vous dit que fi, je luy fauray bien faire fouvenir qu'il m'a avoué » le contraire. Mais donnons encore cela à fa fimplicité. . . » (Les Cor- respondants de Peiresc, publiés par Tamizey de Larroque, fasc. XIII, 1887, p. io3-io5.) Naudé rappelle aussi que jadis le moine emprisonné lui donna « deux traités fort jolis, & avec intention que je les fiffe » imprimer quelque jour, lorfque je ferois en pays de liberté, qui eft à » dire en France, car c'étoit les mots propres qu'il me difoit. » (Ibid., p. 106.) Campanella mourut à Paris en 1639, et Constantin Huygens, qui s'intéressait à ses ouvrages, note sa mort sur son Dagboek : « 21 May. » — Obiit Parifiis 4= matutina P. Campanella annorum 71. »

a. Borel, i656, p. 4 : « In Italiâ verô Galileum aliofque claros conue- » nit viros, indeque ad Gauenfem obfidionem iuxta Genuam venit, & » tandem in Galliam rediit. »

b. Tome II, p. 388, 1. 23-26. Baillet (t. I, p. i23-i25) corrige lui- même à ce sujet l'erreur de Borel.

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