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174 Le Monde.. 69-71.

2’j et 28), eft la mefme qui eft entre le cerueau d’vn homme qui veille, & celuy d’vn homme qui dort, & qui réue en dormant.

Mais, auant que ie vous parle plus particulière- ment du I fommeil & des fonges, il faut que ie vous 5 fafle icy confiderer tout ce qui fe fait de plus remar- quable dans le cerueau, pendant le temps de la veille : à fçauoir, comment s’y forment les idées des objets, dans le lieu deftiné pour V imagination, & pour q fens commun, comment elles fe referuent dans la mémoire, 10 & comment elles caufent le mouuement de tous les membres.

Vous pouvez voir, en la figure marquée M (Fig. 27), que les esprits qui sortent de la glande H, ayant dilaté la partie du cerveau marquée A, et entr’ouvert tous ses pores, coulent de là vers B, puis vers C, et enfin vers D, d’où ils se répandent dans tous ses nerfs, et tiennent par ce moyen tous les petits filets, dont ces nerfs & le cerveau sont composés, tellement tendus, que les actions qui ont tant soit peu la force de les mouvoir, se communiquent facilement de l’une de leurs extrémités jusques à l’autre, sans que les détours des chemins par où ils partent, les en empêchent.

Mais afin que ces détours ne vous empefchent pas |auffi de voir clairement, comment cela fert ^ former 25 les idées des objets qui frapent les fens, regardez en la figure cy-iointe* {Fig. 29) les petits filets 12, ^4,

a. Remarque de Louis de la Forge : « Regarde^ en la figure cy-iointe. >> Cette figure, non plus que les fuiuanies, ne contient rien de plus que » les premières, excepté la ligure des yeux, & l’infertion des filets des » nerfs optiques dans les ventricules. Que s’il femble à quelqu’vn que » cette infertion n’eft pas bien mife, & qu’elle deuroit élire plus ou moins