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Traité de l’Homme.

eſt l’vn de ceux qui ſeruent à hauſſer ſa poitrine, ou à abbaiſſer ſon diaphragme, & que le muſcle E eſt ſon contraire ; & que les eſprits animaux qui ſont dans la concauité de ſon cerueau marquée m, coulans par le 5 pore ou petit canal marqué n, qui demeure naturellement touſiours ouuert, ſe vont rendre d’abord dans le tuyau B F, où abbaiſſant la petite peau F, ils ſont que ceux du muſcle E viennent enfler le muſcle d.

| Penſez apres cela, qu’il y a certaines peaux autour 10 de ce muſcle d, qui le preſſent de plus en plus à meſure qu’il s’enfle, & qui ſont tellement diſpoſées, qu’auant que tous les eſprits du muſcle E ſoient paſſez vers luy, elles arreſtent leur cours, & les font comme regorger par le tuyau B F, en ſorte que ceux du canal n s’en 15 détournent ; au moyen dequoy, s’allans rendre dans le tuyau c g, qu’ils ouurent en meſme temps, ils ſont | enfler le muſcle E, & deſenfler le muſcle d ; ce qu’ils continuent de faire auſſi long-temps que dure l’impetuoſité dont les efprits contenus dans le mufcle d, preffez

20 par les peaux qui l’enuironnent, tendent à en fortir. Puis, quand cette impetuofité n’a plus de force, ils reprennent d’eux-mefmes leur cours par le tuyau B F, & ainfi ne cefl^ent de faire enfler & defenfler alternatiuement ces deux mufcles. Ce que vous deuez iuger aufli

2 5 des autres mufcles qui feruent à mefme effet ; & penfer qu’ils font tous tellement difpofez, que, quand ce

» pas feulement entre les mufcles des yeux, qu’il y a apparence que fe fait » cette communication dont parle l’Autheur. C’ell pourqiioy i’ay mieux » aimé prendre deux mufcles de la poitrine [voye^ la figure de la » page 24) : c’ell à fçauoir, le Jerratus pofiicus inferior, &. le ferratus » maior, dont les tendons, ellans manifeltement oppofez, font plus propres » à perluader la mefme chofe des autres mufcles que l’on ne voit pas. » (Page 239-260.)