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ART DE L’ESCRIME

L’inventaire de Stockholm ne mentionne pas ce petit traité de l’Art de l’Eſcrime (ou peut-être simplement Art d’Eſcrime). Il ne nous est connu que par un passage de Baillet, dans sa Vie de Monſîeur Des-Cartes, que nous reproduisons ci-après. Le Manuscrit original se trouvait-il, bien que non inventorié, dans les papiers remis par Chanut à Clerselier ? On ne saurait dire. Toujours est-il que Leibniz, ne l’a pas vu, lorsqu’il feuilleta chez Clerselier les Manuscrits de Descartes à Paris en 1676. Lui-même le déclare, dans une note sur l’Abrégé de la Vie de Monſ. des Cartes, note que nous avons reproduite au tome I de cette édition, page 196. Le Manuscrit semble donc irrémédiablement perdu.

A quel moment fut-il rédigé ? On lit dans Baillet, t. I, p. 35 : « M. Deſcartes paſſa l’hiver de la fin de 1612 & du commencement de 1613 dans la Ville de Rennes, à revoir ſa famille, à monter à cheval, à faire des armes, & autres exercices convenables à ſa condition. On peut juger, par ſon petit Traité de Eſcrime, s’il y perdit entiérement ſon têms. » Et c’est tout. Peut-on conclure de là, que ce petit traité est le premier en date de tous les écrits de Descartes, et remonte à sa dix-septième année, bien avant le Compendium Muſicæ lui-même ? Le texte de Baillet ne dit pas cela, et nous avons vu, p. 87-88 ci-avant, à propos du Compendium Muſicæ, que notre philosophe ne paraît pas avoir rien écrit, comme traité véritable.