Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/510

Cette page n’a pas encore été corrigée

498 Recherche 68-69.

tiles, & femé confufement dans un tas de fi gros vo- lumes, qu'il faudroit plus de temps pour les lire, que nous n'en avons pour demeurer en cette vie, & plus d'efprit pour choifir les chofes utiles, que pour les inventer de foy mefme. 5

Ce qui me fait efperer que vous ferés bien ayfe de trouver icy un chemin plus facile, & que les vérités que je diray ne laifferont pas d'eftre bien receûes, encore que je ne les emprunte point d'Ariftote, ni de Platon;, mais qu'elles auront cours dans le monde 10 ainfi que la monnoye, laquelle n'eft pas de moindre valeur, quand elle fort de la bourfe d'un paifan, que lors qu'elle vient de ^efpargne^ AufTy [ < me > fuis je efforcé de les rendre également utiles à tous les hommes; & pour cet effait, je n'ay point trouvé de i5 ftile plus commode, que celuy de ces converfations honnefles, où chacun découvre familiarement à fes amis ce qu'il a de meilleur en fa penfée, & fous les noms d'Eudoxe, de Poliandre & Epiftemon, je fuppofe qu'un homme de médiocre efprit, mais duquel le ju- 20 gement n'eft perverti par aucune faufte créance, & qui poffede toute la raifon félon la pureté ^ de fa nature, eft vifité, en une maifon de campagne où il demeure, par deux des plus rares efprits & des plus

a. MS. : « l'efpagnie ». Mais la lettre f a été barrée, probablement par Leibniz, ce qui donnerait « l'efpagne ». Nous restituons, d'après la traduc- tion latine : cùm ex seraino prodit (p. 68, 1. 38), « l'efpargne » (le Trésor), mot dont ne s'était pas avisé Leibniz, et que Tschirnhaus n'avait pas compris.

b. MS. : Aujfx fuis je efforcé... Corrigé par Leibniz : je m'efforce. Mais la traduction latine donne le parfait : Etiam id opérant dedi... (Page 69, 1. I.)

c. MS.:/OM/efe. Corrigé par Leibniz :/?«reîé. Voir ci-avant, p. 495, notée.

�� �