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Ad Directionem Ingénu. 481

» faifoient de ces fortes de/ciences, comme d'amufemens vains & pué-

» riles, après en avoir fait les premiers ejfais '. Quoique parmi tous

» ces Auteurs qui avoient traité des Mathématiques avant luy, fon

» refped & fa reconnoiffance fçuffent fort bien luy faire démêler les

» Anciens d'avec les Modernes, il n'étoit pourtant pas aveuglé de la

» bonne opinion qu'il avoit pour les principaux d'entre eux. Il eftimoit

i) principalement Apollonius, Diophante & Pappus ; mais il croyoit

u qu'on pouvoit aller beaucoup plus loin que n'avoit fait le pré-

» mier, & que les deux derniers n'avoient fait qu'entrevoir les

» principes fur lefquels on pouvoit faire beaucoup de nouvelles

» découvertes. (En marge : Rél. MS. de Poisson.) Pour ce qui eft

» d'Euclide, il n'eftimoit pas beaucoup fes Elémens, parce qu'il ne

.1 croyoit pas qu'ils donnalfent alfez d'ouverture à l'efprit pour faire

» de grands progrez dans la Géométrie. Il difoit que, fi la xlvii pro-

» pofition du premier livre de ce Géomètre avoit coûté une héca-

» tombe entière, c'eft-à-dire, un facrifice de cent boeufs immolez

» aux Dieux pour les remercier de cette découverte, tous les animaux

» de la terre n'auroient pas fuffi pour le facrifice qu'on auroitdù faire

» en adions de grâces pour les belles découvertes qu'on a pu faire

» depuis fur de meilleurs principes. Selon luy, les réjouijfances

» demefurées que ces Anciens faifoient faire pour les moindres décou-

» vertes, étoient des témoignages du peu de progre^ qu'ils avoient

» eiKore fait dans les Mathématiques, & de la grojfiéreté de leur

y) fée le ^, dont les meilleurs efprits n'étoient pas entièrement

» exempts. »

{Ibid.,t. II, p. 481-482.)

��« Durant fes études de Mathématiques <^ il avoit eu foin de lire avec » attention lesTraittez qu'il en put trouver {en marge : Cartes. Lib. » DK Direct. Ingen. Régula 4 MS.); & il s'étoit appliqué particulié- » rement à V Arithmétique & à la Géométrie, tant à caufe de leurfm- >' plicité, que parce qu'il avoit appris qu'elles donnent de grandes » ouvertures pour l'intelligence des autres parties. Mais de tous les » Auteurs qui lui tombèrent pour loj-s entre les mains, pas un n'eut » l'avantage de le fatisf aire pleinement. A dire vray, il remarquait » dans ces Auteurs beaucoup de chofes, touchant les nombres, qui fe n trouvaient véritables après le calcul qu'il en faifoit. Il en était de

a. Ci-avant, p. 374, 1. 16, à p. 375, 1. i3.

b. Page 376, 1. 6-8.

c. Page 374, I. 16, à p. 378, I. 1 1 .

ŒUVRBS. V. 61

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