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196 Opuscules de 1619-162 i.

» fait un livre des conftitutions de la Confrérie {en marge : Themis » AUREA, cap. 6, i3, &feqq.)^ ne leur donne que fix Statuts généraux. » Le premier, défaire la Médecine gratuitement pour tout le monde. » Le fécond, de s'habiller félon la mode du pais oti ils fe troui'eront. » Le troifiéme, de s'affembler tous les ans une fois. Le quatrième, de » choijir desfuccejfeurs habiles & gens de bjen à la place de ceu.x qui >) viendront à mourir. Le cinquième, de prendre pour le cachet ou le » fçeau de la Congrégation, les deu.x lettres capitales R. C. Le fixiéme. » de tenir la fociété fecréte & cachée au moins pendant cent ans. » La Renommée a fait des "glofes fur ces ftatuts, qui ont donné » matière à une mujtitude de Traitez qui fe font faits pour & contre » eux. »

« Ceux qui ont entrepris de les décrier comme des extravagans, » des vifionnaires & des impies, leur ont attribué des maximes fort M étranges ; & ils les ont fait palier pour une nouvelle fedc de » Luthériens Paracelfiftes. »

« Mcnfieur Defcartes ne fçavoit pas celuy de leurs ftatuts qui leur » ordonnoit de ne point paroître ce qu'ils étoient devant le monde, » de marcher en public vêtus comme les autres, de ne fe découvrir » ni dans leurs difcours, rti dans aucunes de leurs manières de » vivre. Ainfi l'on ne doit pas s'étonner que toute fa curiofité, & » toutes fes peines ayent été inutiles dans les recherches qu'il fit » fur ce fujet. {En marge : Stud. Bon. Ment. num. S.) Il ne luy » fut pas poffible de découvrir un feul homme qui fe déclarât de » cette Confrérie, ou qui fût même foupçonnè d'en être. Peu s'en » falut qu'il ne mît la fociété au rang des chimères. Mais il en » fut empêché par l'éclat que faifoit le grand nombre des écrits » Apologétiques, qu'on avoit publié jufqu'alors, & qu'on continua )) de multiplier encore depuis en faveur de ces Rofe-Croix, tant en » Latin qu'ea Allemand. Il ne crut pas devoir s'en rapporter à » tous ces écrits, foit parce que fon inclination le portoit à prendre » ces nouveaux Sçavans pour des ( impofteurs; foit parce qu'ayant » renoncé aux livres, i! ne vouloit s'accoutumer à ne juger de rien » que fur le témoignage de fes yeux & de fes oreilles, & fur fa » propre expérience. C'eft pourquoy il n'a point fait difficulté de » dire, quelques années après, qu'

il ne fçavoit rien des Rofe-Croix

{En marge : De Stud B. M.)

Ty & il fut aufli furpris que fes amis de Paris, lorfqu'étant de retour » en cette ville en i623, il apprit (en marge : Nie. Poiss. Rem. fur

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