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70 Correspondance.

» la répugnance de plusieurs mondes, Alliacensis et i-juclques autres l'ont » tenue, fondés sur d'autres principes. Pour l'infinité du monde, Vostre » Reuerence l'a doctement et au long reiettée dans le 2 tome de l'impiété " des déistes. . . »

« Il dict beaucoup d'autres choses de loco et motu, fondées sur ses propres » principes, lesquels estans niés il seroit bien en peine de preuuer ses » conclusions, comme en la pag. 52 : in motu locali unius corporis fieri " diuisionem materiœ in partes indefinitas. Pag. 49 : id omne qiiod reale » est et positiuum in corporibiis quœ mouentur, propter quod moueri di- » cuntur, reperiri quoqiie in aliis ipsorum contiguis, quœ ut quiescentia » spectantur. Dans la pag. 6 1 , il dict : si corpus quiescens c esset accura- » tissimé œquale corpori b uersus illud moto, partim ab ipso impelleretur » et partim ipsum in contrariam partem repelleret. Ce qui est taux, » comme on peut expérimenter au ieu de billard. Car,* lors qu'on iette » une boule contre une autre, e.g., b contre c, la boule b poussera la " boule c et demeurera immobile. Nous expérimentons le mesme, quand M nous ioiions aus grandes dames sur les tables du refectoir; car bien » souuent une dame, poussée contre une autre, demeure immobile au » mesme lieu ou elle la touche. Il deuoit donc distinguer de globo in alium » œqualem et quiescenlem obliqué impacto, non per lineam motus, ambo- » rum globorum centra connectentem, ainsi que le distingue Mon Mous- » nier médecin, disciple du Père Fabri, de motu locali, appreuué par » Vostre Reuerence, et c'est la première difficulté dont^'attens la resolu- » tion de Vostre Reuerence : pourquoy est ce que ceste boule demeure » immobile, quand elle est poussée directement contre une autre? Si ie » pouuois auoir les œuures de Cartesius, i'aurois plus de loisir pour « examiaer ses opinions et les obiections qu'on faict contre... » [Bibl. Nat., MS. fr. n. a. 6204, f. 61, p. 118.)

« Il y a 2 ans que je demeurois à Brioudeou j'enseignois la philosophie et les mathématiques. » {P. 1 1 g.)

Le 22 juin 1647, autre lettre du frère Gabriel Thibaut à Mersenne, qui lui avait envoyé ses Livres harmoniques . On y trouve dix-sept objections, dont la dernière regarde Descartes :

« 17. Touchant les opinions de Mons' des Cartes, i'aduoiie que le phi- » sicien ne peut rien prouuer que par le mouuement sensible. C'est mon » opinion, et ie tiens que l'obiect ou suhiet de la phisique est ens mobile, )' c'est a dire qui a en soy les principes du mouuement. Mais il ne s'ensuit » pas qu'il n'y ait rien autre chose que ce qui est sensible, bien que les )> sens ne cognoissent rien que les qu'alités sensibles; autrement il ne fau- » droit point distinguer l'entendement des sens. Il ne sçauroit aussi expli- » quer toutes les qualités et les mouuements par lesquels elles s'acquièrent » et s'introduisent dans les suiets, par le seul mouuement local. le vou- » drais bien sçauoir aussi, quand il dict que la quantité est un corps, s'il » entend d'un corps mathématique ou phisique, de prœdicamento subs-

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