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CDXCI. — Juillet 1647. 6-]

» maison le plus long-tèms qu'il pût, à les diveiiir et à leur procurer les )■ visites des honnêtes gens de son voisinage. Mais M. Descartes, selon » sa coutume, n'y étoit presque visible que l'aprés midy, et il prenoit » bien des momens sur ce qu'il devoit aux- compagnies pour aller seul se » promener dans le parc, tandis que l'Abbé Picot soutenoit la conver- » sation \en marge : Lettr. AIS. d'AJr. Aii^{(mf}, de Rome, du 8 Août

)> Ih8<)]. n

« Ils retournèrent ensemble à Paris vers le ct)mmencenient de sep- » tenibre ; mais, à leur arrivée, ils trouvèrent bien du désordre dtins les » amitiez de M. Descartes. Le Père Mersenne éi<iit tombé malade sur la » tin du mois d'Août, et son état étoit devenu encore pire par la nialad- » dresse du Chirurgien qui luy avoit coupé l'artère en le saignant \cn » marge : Tarn. I des lettr. MSS. à Mers., lettr. de Gabriel Thibaut » Minime]. Mais M. Descartes fut encore plus consterné à la nouvelle » qu'il eut de la mort de Monsieur Mydorge, arrivée depuis environ » quinze jours dans la chambre où l'on prétend qu'éioit mort auirctois le » lloy Henri II, qui étoit un reste de l'ancien ]"'alais des Tounielles, prés » de la Place royale. M. Mydorge n'avoit alors que soixante et deux ans ; » mais il les avoit passez dans la réputation d'une grande intégrité de vie. » Il étoit d'une vertu si égale qu'en ne pouvoii dire aisément à quoy » ses inclinations le faisoient pancher plus volontiers, si on met à part » l'amour qu'il avoit pour la connoissance des Mathématiques, où l'on » peut dire qu'il ne gardoit presque point de mesure. C'est le seul poini » où sa conduite n'ait peut-être pas été entièrement irréprochable, au » jugement de sa parenté, qui voyoit avec quelque peine qu'il eût con- 1) sumé prés de cent mille écus de son bien à la fabrique des verres de « lunettes et de miroirs ardens, aux expériences et à divers autres usages » de Mathématiques, dont il n'étoit pas possible que sa famille ne fût pas n incommodée. De toutes les occupations des hommes, il n'en connois- » soit point de comparable à l'étude de ces connoissanccs, et il avoit fait » tout son possible pour mettre dans cette persuasion son cousin ger- » main. Monsieur de Lamoignon, qui fut depuis premier Président au » Parlement de Paris. Ce jeune Magistrat l'avoit crû pendant quelques » mois, et les charmes de ces hautes et profondes connoissanccs l'avoient 1) déjà tellement enchanté, que, si l'obligation de travailler aux affaires » publiques et les avis de M. l'Avocat général Bignon ne fussent surve- » nus à propos pour le dégager de ces filets dans le têms qu'il en avoit » une provision suffisante pour le commerce d'un homme de Lettres, il » seroit demeuré enfoncé dans ces occupations décevantes, sans se soucier » de sortir des obscuritez d'une vie privée. M. Mydorge avoii laissé peu « d'écrits en mourant, parce que la plus grande partie de son téms comme » de son bien se trouvoii employée en expériences. Le principal de ces » écrits étoit la continuation de ses Coniques, comprenant encore quatre » livres, dont on croid que le manuscrit fut transporté en Angleterre par

Mvlord Candische ou Cavendish et Mylord Southampton, qui étoient

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