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6o Correspondance. i, (^t^^-

dignes, qu'il ne feroit pas mal-aifé à vollre Alteffe de lier vne fort étroite amitié auec elle, &qu outre le con- tentement d'efprit que vous en auriez, cela pourroit eftre à defirer pour diuerfes confiderations. Fauois écrit cy-deuant à ce mien amy Refident en Suéde, en 5 répondant à vne lettre où il parloit d'elle, que ie ne trouuois pas incroyable ce qu'il m'en difoit, à caufe que l'honneur que i'auois de connoiftre voftre AltefTe, m'auoit appris combien les perfonnes de grande naif- fance pouuoient furpalTer les autres, &c/' Mais ie ne me lo fouuiens pas fi c'eft en la lettre qu'il lui a fait voir, ou bien en vne autre précédente ; & pour ce qu'il eft vray- femblable qu'il luy fera voir dorefnauant les lettres qu'il receura de moy, ie tafcheray toufiours d'y mettre quelque chofe qui luy donne fuiet de fouhaitter l'amitié 1 5 de voftre AltefTe, fi ce n'efl que vous me le deffendiez.

On a fait taire les Théologiens qui me vouloient nuire '\ mais en les flatant, & en fe gardant de les oftenfer le plus qu'on a pu, ce qu'on attribue main- tenant au tems; mais i'ay peur que ce tems durera 20 toufiours, & qu'on leur lairra prendre tant de pouuoir, qu'ils feront infupportables*.

On acheue l'impreffion de mes Principes en Fran- çois; & pource que c'eft TEpiftre qu'on imprimera la dernière, i'en enuoye icy la copie à voftre Altefl'e,|afin 25 que, s'il y a quelque chofe qui ne lui agrée pas, & qu'elle iuge deuoir eftre mis autrement, il luy plaife me faire la faueur d'en auertir celuy qui fera toute fa vie, O^c.

a. Voir ci-avant, t. IV, p. 5?6, 1. 3-q.

b. Lettre CDLXXXIII, p. 29 ci-avant.

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